La génétique
Dans les années qui ont suivi la découverte de la structure de la double hélice d’ADN par Crick et Watson (1953), les chercheurs ont identifié environ 2% d’ADN codant pour des protéines. Les 98 % restants étaient considérés comme « Junk DNA » ou ADN poubelle (Susumu Ohno en 1972).
L'épigénétique
Plus récemment, on a pu mettre en évidence qu’une partie de cet ADN exerce une fonction régulatrice dans l'expression des gènes. Depuis, de nombreux chercheurs se sont penchés sur l’épigénétique.
Epi est une préposition grecque qui signifie "sur", dans le sens de "dessus", "à la surface",
L’épigénétique correspond aux modifications génétiques liées à̀ l’environnement, qui peuvent allumer ou éteindre certains gènes, sans toucher à la structure même de l’ADN codant.
L’environnement doit être considéré au sens large : nutrition, activité physique, management du stress, plaisir dans les activités et harmonie du réseau social, familial et professionnel.
La transmission à la descendance
Depuis les années 2.000, le rôle des facteurs environnementaux sur l’expression génétique a été étudié. Il a été démontré que, dans certaines circonstances, les influences de l’environnement peuvent réécrire le génome qui se transmet alors aux générations suivantes sous sa dernière version.
En 1999, la généticienne Emma Whitelaw, de l’université de Sydney (Australie), montre pour la première fois qu’une modification épigénétique peut passer à la descendance.
En 2002, l’épidémiologiste suédois Gunnar Kaati a étudié l’impact de l’alimentation d’hommes nés entre 1890 et 1920 sur leurs descendants. Elle en conclut que quand les grands-pères ont subi des restrictions alimentaires entre 8 et 12 ans, leurs petits-fils ont une mortalité cardio- vasculaire plus faible et une espérance de vie accrue. D’autre part, ceux dont les aïeux ont été bien nourris ont quatre fois plus de diabète et vivent moins vieux. La santé des petits-enfants est donc influencée par des conditions de vie qu’ils n’ont pas connues, dont leur organisme garde la mémoire.
La transmission des traumatismes
Les maltraitances vécues dans l’enfance ne restent pas seulement gravées dans l’esprit de la personne qui les a subies. Elles sont également susceptibles de s’imprimer durablement sur ses gènes.
Des chercheurs ont observé l’existence d’une corrélation entre les violences physique ou psychique rapportées par les victimes, devenues adultes, et le degré de «méthylation» d’un gène précis.
Ce résultat permet d’établir, pour la première fois, un hypothétique lien causal entre la maltraitance, la méthylation d’un gène, le dysfonctionnement d’un système physiologique et l’apparition d’une maladie.
Le Dr Ariane Giacobino, en travaillant sur des vécus d’inceste ou des traumatismes suite à l’holocauste a prouvé que 3 générations pouvaient être marquées par un stress posttraumatique dont les séquelles sont accentuées à la génération qui n’a pas vécu l’événement.
Chacun peut être acteur de sa guérison
Cependant, les traces du traumatisme sont réversibles. Nous pouvons effacer les empreintes de l’ADN grâce à certains comportements et être acteurs de notre guérison. C’est là la révolution de l’épigénétique.
Nous avons vu que c’est l’environnement au sens large qui modifie notre épigénome. C’est donc un changement d’environnement qui peut restaurer notre physiologie.
Nous pouvons, par exemple, favoriser la production d’ocytocine, l’hormone de l’attachement, du lien social et du bien-être, par des câlins, des relations saines et la coopération.
Certaines pratiques comme la méditation, le yoga, le tai chi, le qi gong, la cohérence cardiaque ou encore le contact avec la nature régulent le stress et les émotions.
L'apport des constellations
Ayant facilité de nombreuses constellations familiales, j’ai pu constater, à plusieurs reprises, que cet outil « psycho-magique » a des effets positifs sur l’épigénétique. En apportant un éclairage nouveau sur une pathologie ou un malaise, en restaurant un lien familial, en remettant de l’ordre dans un système, la constellation apporte au demandeur un apaisement qui peut s’installer dans la durée. Ce travail s'effectue simplement par des déplacements, des rituels ou des phrases libératrices, car notre cerveau ne fait pas de différence entre le virtuel et le réel.